Stéphane Mallarmé un coup de dés...  
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A quelqu'un du Paradis
Stéphane Mallarmé  
 
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A quelqu'un du Paradis
Edgar Allan Poe
Edgar Poe
 


Tu étais pour moi, amour, tout ce vers quoi mon âme languissait - une île verte en mer, amour, une fontaine et un autel, enguirlandés tout de féeriques fruits et de fleurs, et toutes les fleurs à moi.


Ah ! rêve trop brillant pour durer : ah ! espoir comme une étoile, qui ne te levas que pour te voiler. Une voix, du fond du Futur crie : " Va ! - va ! " - mais sur le Passé (obscur gouffre) mon esprit, planant, est muet, consterné, immobile !


Hélas ! hélas ! car pour moi la lumière de la vie est éteinte : " non ! - plus ! - plus ! - plus ! " (ce langage que tient la solennelle mer aux sables sur le rivage) ne fleurira l'arbre dévasté de la foudre, et l'aigle frappé ne surgira.


Et tous mes jours sont des extases, et tous mes songes de la nuit sont où ton oeil d'ombre s'allume et luit ton pas - dans quelles danses éthérées - par quels ruissellements éternels !



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SCOLIE

Quand on songea, au début de l'entreprise du Mémorial, à choisir pour la tombe de Poe une épitaphe dans ses propres écrits, c'est à ce poème qu'Olivier Wendel Holmes, poëte américain célèbre, conseilla d'emprunter les vers emblématiques " Ah ! jour trop brillant pour durer - ah ! espoir étoilé qui ne te levas - que pour te voiler. " Longfellow propose dans une lettre publique, ceux, non moins appropriés, de la pièce Pour Annie " La fièvre appelée Vie est vaincue enfin !… " ; tandis que James Russel Lowell hésite entre la stance fatidique du Corbeau, par Baudelaire mise au début de sa Préface ou celle du Palais hanté " et tout rayonnait de perles et de rubis " , riche comme l'âme de Poe aux belles heures. On s'arrêta à l'emploi traditionnel de quelques lignes de prose : et ce fut le vétéran des lettres américaines, un contemporain de
Poe, qui les fournit, le vieux poëte Bryant.

A quelqu'un au Paradis se trouve dans le Rendez-vous sans titre, avec un mot changé au dernier vers. Quels courants italiens, au lieu de quels courants éthérés, et l'addition d'une stance, reliant tout le Poème au Conte : la voici " Hélas ? en ce temps maudit, ils l'emportèrent sur la vague, loin de l'amour, vers la vieillesse titrée et le crime, et un oreiller sacrilège - loin de moi et de notre climat brumeux, où pleure le saule d'argent. "

Tout indique et l'à-propos même de cet appendice fait pour détonner, que la poésie préexiste au récit ; et, réintégrée parmi les Vers, l'auteur la débarrassa de la romanesque toilette d'emprunt.

 


   

TO ONE IN PARADISE


THOU wast that all to me, love,
For which my soul did pine --
A green isle in the sea, love,
A fountain and a shrine,
All wreathed with fairy fruits and flowers,
And all the flowers were mine.

Ah, dream too bright to last!
Ah, starry Hope! that didst arise
But to be overcast!
A voice from out the Future cries,
"On! on!" -- but o'er the Past
(Dim gulf!) my spirit hovering lies
Mute, motionless, aghast!

For, alas! alas! with me
The light of Life is o'er!
No more -- no more -- no more --
(Such language holds the solemn sea
To the sands upon the shore)
Shall bloom the thunder-blasted tree,
Or the stricken eagle soar!

And all my days are trances,
And all my nightly dreams
Are where thy grey eye glances,
And where thy footstep gleams --
In what ethereal dances,
By what eternal streams.

 


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