Stéphane Mallarmé | un coup de dés... | ||||
TRADUCTIONS
A quelqu'un du Paradis |
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A
quelqu'un du Paradis
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Edgar Poe |
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SCOLIE Quand
on songea, au début de l'entreprise du Mémorial,
à choisir pour la tombe de Poe une épitaphe dans ses propres
écrits, c'est à ce poème qu'Olivier Wendel
Holmes, poëte américain célèbre, conseilla d'emprunter
les vers emblématiques " Ah ! jour trop brillant pour durer
- ah ! espoir étoilé qui ne te levas - que pour te voiler.
" Longfellow propose dans une lettre publique, ceux, non moins appropriés,
de la pièce Pour Annie " La fièvre appelée
Vie est vaincue enfin !
" ; tandis que James Russel Lowell
hésite entre la stance fatidique du Corbeau, par Baudelaire
mise au début de sa Préface ou celle du Palais hanté
" et tout rayonnait de perles et de rubis " , riche comme l'âme
de Poe aux belles heures. On s'arrêta à l'emploi traditionnel
de quelques lignes de prose : et ce fut le vétéran des lettres
américaines, un contemporain de A quelqu'un au Paradis se trouve dans le Rendez-vous sans titre, avec un mot changé au dernier vers. Quels courants italiens, au lieu de quels courants éthérés, et l'addition d'une stance, reliant tout le Poème au Conte : la voici " Hélas ? en ce temps maudit, ils l'emportèrent sur la vague, loin de l'amour, vers la vieillesse titrée et le crime, et un oreiller sacrilège - loin de moi et de notre climat brumeux, où pleure le saule d'argent. " Tout indique et l'à-propos même de cet appendice fait pour détonner, que la poésie préexiste au récit ; et, réintégrée parmi les Vers, l'auteur la débarrassa de la romanesque toilette d'emprunt.
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TO ONE IN PARADISE
Ah,
dream too bright to last! For,
alas! alas! with me And
all my days are trances,
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