Stéphane Mallarmé un coup de dés...  
Les Mots de Mallarmé révélés par Emile Littré
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Stéphane Mallarmé  
   
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Stéphane Mallarmé
Stéphane Mallarmé
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Emile Littré
Emile Littré

 

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NAÏADE (na-ia-d'), s. f.
1° Divinité inférieure qui, suivant le polythéisme, présidait aux fontaines et aux rivières. Je ne me déclare caution que de l'histoire du fleuve en colère [le Rhin], que j'ai apprise d'une de ses naïades qui s'est réfugiée dans la Seine, BOILEAU Ép. IV, Passage du Rhin, au lecteur. Il [le dieu du Rhin] se trouble, il regarde, et partout sur ses rives Il voit fuir à grands pas ses naïades craintives, ID. Ép. IV. Je sais, quand le midi leur fait désirer l'ombre, Entrer à pas muets sous le roc frais et sombre, D'où parmi le cresson et l'humide gravier La naïade se fraie un oblique sentier, A. CHÉN. Idylle, fragment.
    Fig. Ce serait à ceux qui ont des millions de quarante écus de rente, à se charger de ce grand ouvrage [amener l'Yvette à Paris] ; mais l'incertitude du succès les effraie, le travail les rebute, et les filles de l'opéra l'emportent sur les naïades de l'Yvette, VOLT. Lett. de Parcieux, 17 juin 1768.

NIXE (ni-ks'), s. f.
Nom allemand des ondines, nymphe ou génie des eaux. Si vous aimez les sortiléges, venez par un beau clair de lune d'une nuit de mai évoquer la nixe de Vaucluse, et peut-être à votre appel la verrez-vous sortir de cet abîme de cristal qui lui sert de palais, H. BLAZE DE BURY, Rev. des Deux-Mondes, 15 juill. 1874, p. 261.

NONCHALOIR (non-cha-loir), s. m.
S'est dit pour nonchalance, paresse, inaction. Depuis deux jours, hélas ! je l'ai perdu, Du nonchaloir ce héros admirable, CHAULIEU, Lett. à Rousseau, Oeuv. t. I, p. 155, dans POUGENS.

NOURRISSON (nou-ri-son), s. m.
1° Enfant qui est en nourrice. Clitus aimait Alexandre non-seulement comme son roi, mais encore comme son nourrisson, VAUGELAS, Q. C. III, 6. Et, sans s'incommoder, moyennant ce partage, Mères et nourrissons faisaient leur tripotage, LA FONT. Fabl. III, 6. De jeunes femmes apportent leurs nourrissons devant son image [de Marie], CHATEAUB. Génie, I, I, 5. Les nourrissons de Paris, c'est-à-dire les enfants placés par les familles de toutes les classes de Paris dans les environs de la capitale, Moniteur du 27 mars 1867, p. 364, 2e col.
    Il se dit aussi au féminin, nourrissonne. Que pouvait Mambrès dans des circonstances si épineuses ? il va trouver sa chère nourrissonne au sortir du conseil, VOLT. Taureau blanc, 4.
    Fig. De là toutes ces plantes, Nourrissons exilés des régions ardentes, DELILLE, Trois règnes, IV.
2° Dans le style soutenu, élève, en le rapportant à quelque divinité, et, particulièrement, aux Muses. J'ai rang parmi les nourrissons Qui sont chers aux doctes pucelles, Et souvent j'ose, en mes chansons, Célébrer des rois et des belles, LA FONT. Lett. XVI. Muses, dictez sa gloire à tous vos nourrissons, BOILEAU Art p. IV. Elle couvrit le jeune nourrisson de Minerve de l'égide que la sage déesse lui avait confiée, FÉN. Tél. XVI. Le nourrisson du Pinde, ainsi que le guerrier, à tout l'or du Pérou préfère un beau laurier, PIRON, Métrom. III, 7.

NUBILE (nu-bi-l'), adj.
Qui est devenu apte au mariage, en parlant des filles. La grande peine où je me voi, C'est d'avoir cinq filles chez moi Dont la moins âgée est nubile ; Je dois les établir, je voudrais le pouvoir ; Mais à suivre Apollon on ne s'enrichit guère ; C'est avec peu de bien un terrible devoir De se sentir pressé d'être cinq fois beau-père, QUINAULT, dans RICHELET. Une fille nubile, exposée au malheur, Qui veut faire une fin en tout bien, tout honneur, REGNARD, le Légat. V, 7. Un ancien usage des Romains défendait de faire mourir les filles qui n'étaient pas nubiles ; Tibère trouva l'expédient de les faire violer par le bourreau avant de les envoyer au supplice, MONTESQ. Esp. XII, 14.
    Âge nubile, l'âge auquel on est en état de se marier.
    Fig. [Au printemps alors] Que la terre est nubile, et brûle d'être mère, A. CHÉN. Hermès.

NYMPHE (nin-f'), s. f.
1° Dans le polythéisme gréco-latin, divinité des fleuves, des bois, des montagnes. Écho n'est plus un son qui dans l'air retentisse, C'est une nymphe en pleurs qui se plaint de Narcisse, BOILEAU Art p. III. Une corneille, dit Hésiode, vit neuf fois autant qu'un homme ; un cerf, quatre fois autant qu'une corneille ; un corbeau, trois fois autant qu'un cerf ; le phénix, neuf fois autant qu'un corbeau ; et les nymphes enfin, dix fois autant que le phénix, FONTEN. Oracl. I, 6. Tantôt, quand d'un ruisseau, suivi dès sa naissance, La nymphe aux pieds d'argent a sous de longs berceaux Fait serpenter ensemble et mes pas et ses eaux, A. CHÉN. Élég. XVI. Et les nymphes des bois, des sources, des montagnes, Toutes, frappant leur sein et traînant un long deuil, Répétèrent hélas ! autour de son cercueil, ID. ib. XX.