O
ONYX
(o-niks'), s. m.
Terme
d'histoire naturelle. Agate très fine, qui présente des
couches parallèles de différentes couleurs. Les princes
d'entre le peuple offraient des pierres d'onyx et des pierres précieuses
pour l'éphod et le rational, SACI, Bible, Exode, XXXV, 27. La
disposition des couleurs en couches ou zones fait le principal caractère
des onyx, et les distingue des agates simples qui sont bien de la même
nature, BUFF. Min. t. VI, p. 316. On creusait l'onyx pour en faire un
vase propre à contenir les essences, car on croyait que l'onyx
les préservait de la corruption, PASTORET, Instit. Mém.
insc. et belles-lett. t. V, p. 105. La transparence laiteuse de l'ongle
sur la chair du doigt a été comparée par les anciens
à l'effet produit par la couche de calcédoine, ou d'agate
blanche sur la sardoine qui est l'agate brune rougeâtre ;
de là son nom d'onyx qui, à la rigueur, n'est applicable
qu'à la sardonyx, DE LABORDE, Émaux, p. 409.
Adj. Une agate onyx.
ORAISON
(o-rê-zon), s. f.
Prière
à Dieu ou aux saints. Oraison jaculatoire. Faire l'oraison. Faire
une oraison. L'oraison de tel saint. Faisant mainte oraison, l'oeil
au ciel, les mains jointes, RÉGNIER, Sat. VIII. Le pasteur était
à côté, Et récitait, à l'ordinaire,
Maintes dévotes oraisons, LA PONT. Fabl. VII, 11. Las ! il vit
comme un saint ; et dedans la maison Du matin jusqu'au soir il
est en oraison, MOL. le Dép. III, 6. Voulez-vous voir quel était
l'esprit d'oraison du serviteur de Dieu ? BOSSUET Bourgoing. Ces âmes
épanchées et dissipées qui aiment à se répandre
au dehors.... sont-elles pour l'ordinaire bien spirituelles et filles
d'oraison, si elles ne sont recueillies ? ID. Serm. Instr. aux ursulines
sur le silence, 1. Touchés des périls de ceux qui, marchant,
comme dit David, dans les grandes choses et dans des choses merveilleuses
au-dessus d'eux, recherchent, dans l'oraison, des sublimités
que Dieu n'a pas révélées et que les saints ne
connaissent pas, ID. Ordonn. sur les états d'oraison. Jamais
l'heure de l'oraison ne fut changée ni interrompue, pas même
par les maladies.... selon le précepte de Jésus-Christ,
son oraison fut perpétuelle, pour être égale au
besoin, ID. Anne de Gonz. Ange saint, qui présidiez à
l'oraison de cette sainte princesse.... racontez-nous les ardeurs de
ce coeur blessé de l'amour divin, ID. Marie-Thér. J'appelle
oraison chimérique, celle dont l'Évangile ne nous parle
point, et que Jésus-Christ ni saint Paul ne nous ont jamais enseignée,
BOURDAL. 5e dim. après Pâques, Dominic. t. II, p. 210.
L'oraison la plus commune est celle dont le Fils de Dieu nous a lui-même
prescrit la forme, et que nous appelons pour cela oraison dominicale,
ID. ib. t. II, p. 216. Si le roi marchait au milieu des hivers, l'oraison
de la reine pénétrait les nues pour lui préparer
les saisons, FLÉCH. Mar.-Thér. Frappé de ces murmures
importuns qui interrompent les oraisons des fidèles [durant le
service divin], ID. Duc de Mont. Il [le Tasse] n'eût point de
son livre illustré l'Italie, Si son sage héros, toujours
en oraison, N'eût fait que mettre enfin Satan à la raison,
BOILEAU Art poét. III.
États d'oraison, les divers états
de l'âme pour et pendant l'oraison.
Oraison mentale, oraison qui se fait sans proférer
aucune parole ; par opposition à oraison vocale. Je connais
une personne fort vertueuse.... qui emploie les jours et les nuits en
des oraisons vocales, sans pouvoir jamais faire l'oraison mentale, STE
THÉRÈSE, dans BOSSUET Ét. d'orais. IX, 13 Elle
lit Rodriguez, fait l'oraison mentale, BOILEAU Sat. X. Il [Ravaillac]
était très dévot, faisait l'oraison mentale et
jaculatoire ; il avait même des visions célestes,
VOLT. Moeurs, 174.
Fig. Dieu, dis-je en moi-même tout bas,
Dieu, délivre-nous du malin et du langage figuré ! les
médecins m'ont pensé tuer, voulant me rafraîchir
le sang ; celui-ci m'emprisonne, de peur que je n'écrive
du poison.... Jésus, mon Sauveur, sauvez-nous de la métaphore
! après cette courte oraison mentale, je repris.... P. L. COUR.
Pamph. des pamph.
Il a dit le matin une bonne oraison, se dit
à un homme à qui, pendant le jour, il arrive quelque heureuse
fortune.
Terme d'église. Se dit quelquefois pour
salut. Aller à l'oraison.
OSTENSOIR
(o-stan-soir) ou OSTENSOIRE (ostan-soi-r'), s. m.
Pièce
d'orfévrerie où l'on expose la sainte hostie.