Stéphane Mallarmé un coup de dés...  
Les Mots de Mallarmé révélés par Emile Littré
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Stéphane Mallarmé  
   
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Stéphane Mallarmé
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Emile Littré
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PALME (pal-m'), s. f.
1° Branche de palmier. Ils étaient debout devant le trône et devant l'agneau, vêtus de robes blanches, et ayant des palmes à la main, SACI, Bible, Apocalypse, VII, 9. Ces différentes couronnes étaient toujours accompagnées de palmes, que les vainqueurs portaient de la main droite ; cet usage, selon Plutarque, venait peut-être de la propriété qu'a le palmier de se redresser avec d'autant plus de force, qu'on a fait plus d'efforts pour le courber, ROLLIN, Hist. anc. Oeuv. t. V, p. 91, dans POUGENS.
    Dimanche des palmes ou des Rameaux, celui auquel l'Église célèbre l'entrée de Notre-Seigneur dans Jérusalem, parce que le peuple juif jeta des palmes sur son passage.
    Les palmes idumées ou d'Idumée, du nom d'un pays où il croît beaucoup de palmiers. Et, passant du Jourdain les ondes alarmées, Cueillir mal à propos les palmes idumées ? BOILEAU Sat. IX.
    Branche de palmier que portent droite à la main les saints martyrs dans les représentations iconographiques ; de là l'expression palme du martyre. Dans les catacombes, on reconnaît les restes des martyrs aux palmes gravées sur la pierre qui ferme leur sépulture.
    La palme du martyre, la gloire éternelle qui est le prix de la mort soufferte pour la foi. Mais dans ce temple enfin la mort est assurée. - Polyeucte : Mais dans le ciel déjà la palme est préparée, CORN. Poly. II, 6.
    Familièrement. à vous la palme, vous excellez, vous l'emportez.
2° Le palmier même. Il n'avait rien perdu de sa fierté ; elle se relevait toujours, comme la palme souple se relève d'elle-même, quelque effort qu'on fasse pour l'abaisser, FÉN. Tél. XVI.
    Huile de palme, huile dite aussi huile de palmier, huile de Sénégal, et extraite de la chair des fruits de l'élaïs de Guinée (palmiers).
    Vin de palme, dit aussi calou, vin fait avec la sève du cocotier.
3° Fig. Symbole de triomphe. Remporter la palme dans un combat, dans une discussion. Premier que d'avoir mal, ils [les innocents, tués par l'ordre d'Hérode] trouvent le remède, Et devant le combat ont les palmes au front, MALH. I, 4. Il [César] apporte en ces lieux les palmes ou la foudre, CORN. Pomp. I, 1. Il ne parle que de lauriers, que de palmes, que de triomphes et que de trophées ; il dit dans le discours familier : notre auguste héros, notre grand potentat, notre invincible monarque, LA BRUY. X. Et la palme du Cid.... Croît et s'élève encore au sommet du Parnasse, PIR. Métrom. III, 9. Oui, d'âge en âge, une palme féconde Doit de tes fils protéger les tombeaux, BÉRANG. Enf. de la France.
4° Se dit des ornements qui entrent le plus souvent dans le dessin des châles de cachemire ou dans les imitations de ces tissus.
    Terme d'architecture. Ornement en forme de feuille de palmier avec culot, que l'on taille sur une doucine ou dans une frise.
5° Dans le blason, les écus des maris et des femmes sont souvent accotés par des palmiers, parce que les anciens regardaient les palmes mâles et femelles comme le symbole de l'amour conjugal.
6° Palme, roseau de Cuba, dont les feuilles servent à faire une sorte de cordage.
    Palme de Christ, voy. PALMA-CHRISTI.

PÂMOISON (pa-moi-zon ; l'accent circonflexe ne se prononce pas), s. f.
Syncope, évanouissement. On tombe en pâmoison.... DESC. Pass. 122. L'effroi qui la surprend la jette en pâmoison, CORN. Médée, IV, 2. Mais voyez qu'elle pâme, et d'un amour parfait Dans cette pâmoison, sire, admirez l'effet, ID. Cid, IV, 5. Ma pâmoison fut longue ; et, lorsque j'en fus revenue... SCARR. Rom. com. II, 14.

PHÉNIX (fé-niks'), s. m.
1° Oiseau fabuleux, unique en son espèce, qui, disait-on, vivait plusieurs siè-cles, et qui, brûlé, renaissait de sa cendre. Hérodote est le premier écrivain qui ait parlé du phénix, LARCHEY, Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. I, p. 168. Lorsqu'ils [les Égyptiens] voulaient représenter l'âme, dit Horapollon, ils peignaient un phénix, parce que cet oiseau, ajoute-t-il, est de tous les animaux celui qui vit le plus longtemps, ID. ib. p. 305.
    Fig. Un tribunal impuissant Au bûcher livra l'Émile, Phénix toujours renaissant, BÉRANG. Muse en fuite.
    Le phénix ne se montrait qu'une fois, quand il venait se brûler pour renaître. C'est [une actrice qui avait fait une visite à Ferney] le phénix à jamais regretté, On ne le voit qu'une fois dans sa vie, VOLT. Lett. en vers et en prose, 126.
2° Fig. Personne unique dans son genre, supérieure aux autres. Prête de posséder le phénix de la Grèce, La fleur de nos guerriers, le sang de tant de dieux, CORN. Médée, II, 5. Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois, LA FONT. Fabl. I, 2. Diana appelle Vasquez le phénix des esprits, PASC. Prov. V. Le phénix de la poésie chantante [Quinault], LA BRUY. XII.
    Il se dit aussi des choses. Voilà enfin quel est ce phénix des dictionnaires [le dictionnaire de l'Académie française] qui veut être seul en son espèce et n'avoir point de pareil, FURETIÈRE, Factums, t. I, p. 161. Un sonnet sans défaut vaut seul un long poëme ; Mais en vain mille auteurs y pensent arriver, Et cet heureux phénix est encore à trouver, BOILEAU Art p. II.
3° En astronomie, le Phénix [avec une majuscule], constellation de l'hémisphère austral qui n'est pas visible dans nos climats.

POIX (poì), s. f.
1° Suc résineux tiré du pin ou du sapin.
    Cela tient comme poix, se dit d'une chose qui tient fortement à quelque autre.
    Fig. Avoir de la poix aux doigts ou de la glu aux mains, voler, FR. MICHEL, Argot, Poissard.

PORPHYRE (por-fi-r'), s. m.
1° Nom donné chez les anciens à une roche d'un rouge foncé, parsemé de taches blanches, et qu'on tirait principalement de la haute Égypte. Un sphinx en porphyre. Mercredi 11 avril 1685 : nous vîmes dans la galerie, entre plusieurs statues et vases qu'on a apportés de Rome, deux vases de porphyre taillés nouvellement ; on a depuis peu retrouvé le secret de tailler le porphyre ; il y a plus de mille ans que ce secret-là était perdu, DANGEAU, I, 152. L'art de tailler et de polir le porphyre, perdu après l'invasion barbare, ne fut retrouvé qu'au XVe siècle, sous les premiers Médicis, par le Florentin Peruzzi, SIMONIN, Moniteur universel, 14 juin 1867, p. 741, 4e col.    
2° Par extension, toute espèce de pierre dure et polissable, présentant, au milieu d'une pâte d'une certaine couleur, des cristaux dont la teinte blanche tranche nettement sur celle du fond. Du porphyre vert.
3° Au sens restreint de la minéralogie, nom d'une pierre basaltique très dure, rouge ou noire, composée de feldspath, de quartz et de mica Le caractère essentiel de tous les porphyres et par lequel ils sont toujours reconnaissables, c'est le mélange du feldspath ou du schorl ou de tous deux ensemble avec la matière du jaspe, BUFF. Min. t. I, p. 122 Le feldspath communique aux roches dans lesquelles il entre sa tendance à la décomposition ; on doit remarquer que les porphyres sont presque toujours décomposés à leur surface, A. BRONGNIART. Minér. t. I, p. 363, dans POUGENS.

POURPRE (pour-pr'), s. f.
1° Matière colorante d'un rouge foncé et éclatant fournie autrefois par un mollusque gastéropode, le murex brandaris, et remplacée aujourd'hui par la cochenille. Les étoffes teintes en pourpre faisaient une des parties les plus considérables du commerce ancien, surtout de celui de Tyr, dont l'industrie et l'extrême habileté avaient porté cette précieuse teinture au plus haut degré de perfection où elle pût être conduite, ROLLIN, Hist. anc. Oeuv. t. x, p. 547, dans POUGENS. La teinture en pourpre, qui n'a point été, comme on le croit, absolument perdue, ou du moins qui a été retrouvée il y a environ cinquante ans par la Société Royale de l'Angleterre, ID. ib. t. x. p. 553. On y trouva [à Babylone] cinq mille quintaux de pourpre d'Hermione, qui était la plus précieuse, qu'on y avait amassés pendant l'espace de 190 ans, et qui conservait encore toute sa fleur et tout son lustre, ID. ib. t. VI, p. 370. La pourpre illustre davantage cette belle contrée [la Syrie] ; celle de Tyr a été la première du monde ; elle était vendue à Rome, dans le VIIe siècle, mille deniers au moins la livre, PASTORET, Instit. Mém. inscr. et belles-lett. t. V, p. 128.
2° Par extension, couleur rouge. Ses joues animées de la plus belle pourpre mêlée au blanc de lait le plus pur, VOLT. Zadig, 13. Les fruits du figuier des Açores paraissaient d'une pourpre éclatante sur les rameaux ombragés, CHATEAUBR. Génie, I, V, 8.
3° Étoffe teinte en pourpre, en usage chez les anciens. Ce n'est qu'or et que pourpre dans votre armée, VAUGEL. Q. C. III, 2. On y voit de tous côtés le fin lin d'Égypte, et la pourpre tyrienne deux fois teinte d'un éclat merveilleux, FÉN. Tél. III. Une grande voile de pourpre flottait dans l'air au-dessus du char, ID. ib. IV.