V
VÉLIN
(vé-lin), s. m.
1° Peau de veau mieux préparée et plus fine que le
parchemin ordinaire ; ce qui la rend plus propre aux ouvrages délicats,
surtout pour peindre en miniature. Écrire sur du vélin.
Relier des livres en vélin. Quoique fils de meunier, encor blanc
du moulin, Il est prêt à fournir ses titres en vélin,
BOILEAU Épit. v. Non, d'aucune chevalerie Je n'ai le brevet sur
vélin, BÉRANG. Vilain.
On dit aussi peau de vélin.
VÊPRE
(vê-pr'), s. m.
Terme
vieilli et qui ne se dit plus qu'en plaisantant. Le soir, la fin du
jour. Je donne le bon vêpre à toute l'honorable compagnie,
MOL. Comtesse, 17. Au temps du sacrifice du vêpre, PASC. Pens.
XVIII, 22 [note 5], éd. HAVET. Bon vêpre, monsieur, et
bonne nuit, BRUEYS, Avoc. Pat. I, 8
VÊPRES
(vê-pr'), s. f. pl.
1° Terme de liturgie catholique. Heures de l'office divin, qu'on
disait autrefois sur le soir, et qu'on dit maintenant pour l'ordinaire
à deux ou trois heures après midi. Dire vêpres.
Chanter vêpres en musique. Sonner les vêpres. Il y a beaucoup
de gens qui entendent le sermon de la même manière qu'ils
entendent vêpres, PASC. Pens. VII, 36, éd. HAVET. On me
paraît moins dévot : hier l'on ne voulut pas de vêpres,
MAINTENON, Lett. au cardin. de Noailles, 9 sept. 1698. Quelle foule,
bon Dieu ! c'est comme chez nous à la sortie de vêpres,
PICARD, Provinc. à Paris, II, 1.
Il ne va ni à vêpres ni à
messe, se dit d'un homme qui n'est pas bon catholique.
VERGUE
(vèr-gh'), s. f.
1° Terme de marine. Pièce d'un bois léger, longue
et grosse en proportion de la grandeur de la voile qu'elle doit porter,
ronde dans toute sa longueur, et plus mince à ses extrémités
qu'à son milieu. La grande vergue. La vergue de perroquet.
Vergues d'assemblage, vergues de grands bâtiments
qui sont faites de plusieurs pièces de bois.
être vent sous vergue, avoir le vent sous
vergue, être vent arrière, ou faire route avec un vent
qui frappe le navire et les voiles dans la direction de la poupe.
Ces deux bâtiments sont vergue à
vergue, ils sont l'un à côté de l'autre, si près
que les bouts des vergues se touchent.
VESPÉRAL
(vè-spé-ral), s. m.
Terme de liturgie. Livre de l'office du soir.
à rapprocher dans certains poèmes de :
VESPER (vè-spèr), s. m.
La planète Vénus, lorsqu'elle paraît le soir ;
on dit aussi l'étoile du soir. Vesper commence à rayonner,
BERNIS, Quatre sais. autom.
HISTORIQUE : XVIe s. Les hommes volontiers honorent plus le jour
Que la nuict tenebreuse, et vesper n'est si belle Que l'aurore au matin
qui sort toute nouvelle, RONS. 666.
ÉTYMOLOGIE : Lat. Vesper ; du grec,l'étoile
du soir (voy. VÉPRES).
VIOLE
(vi-o-l'), s. f.
1°
Nom générique de toute la famille des instruments à
archet. Les monuments gothiques du moyen âge et particulièrement
les portails d'église du Xe siècle sont les plus anciens
où l'on trouve des instruments de l'espèce générique
qu'on nomme viole, FÉTIS, la Musique, II, 16.
2° Viole, ancien instrument de musique, qui avait six cordes de
grosseurs inégales et huit touches divisées par demi-tons ;
il était de la forme du violon, mais beaucoup plus grand et plus
gros, et il se touchait avec un archet. Unissez en votre musique La
flûte à la viole, et la lyre aux tambours, CORN. Trad.
du ps. CL.
3° Première viole, haute-contre de violon. Seconde viole,
taille de violon. Troisième viole, quinte de violon. Petite viole,
dessus de viole.
Par-dessus de viole, petite viole dont les dames
jouaient en la tenant sur leurs genoux.
4° Basse de viole, voy. BASSE 1, n° 2. Avant lui [Battistini]
on ne se servait [au lieu de violoncelle] que de la basse de viole,
qui était montée de sept cordes, pour accompagner le chant
comme pour la musique instrumentale, FÉTIS, la Musique, XVIII.
5° Viole d'amour, instrument à archet, monté de sept
cordes accordées en accord parfait de ré majeur ;
il a en outre sous la touche et sous le chevalet cinq ou six autres
cordes d'acier ou de laiton qui vibrent lorsqu'on joue à vide
les autres cordes ; les sons de cet instrument ont quelque rapport
avec ceux de l'harmonica, et sont agréables à l'oreille,
FÉTIS, la Musique, Dict. Viole d'amour. La viole d'amour a un
timbre faible et doux ; elle a quelque chose de séraphique
qui tient à la fois de l'alto et des sons harmoniques du violon ;
elle convient surtout au style lié, aux mélodies rêveuses,
à l'expression des sentiments extatiques et religieux ;
M. Meyerbeer l'a placée avec bonheur dans la romance de Raoul
au premier acte des Huguenots, BERLIOZ, Grand traité d'instrum.
et d'orchestr. p. 40.