Stéphane Mallarmé un coup de dés...  
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Le lac
Stéphane Mallarmé  
 
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Le Lac
Edgar Allan Poe
Edgar Poe
 

 

Au printemps de mon âge ce fut mon destin de hanter de tout le vaste monde un lieu, que je ne pouvais moins aimer - si aimable était l'isolement d'un vaste lac, par un roc noir borné, et les hauts pins qui le dominaient alentour.


Mais quand la nuit avait jeté sa draperie sur le lieu comme sur tous, et que le vent mystique allait murmurer sa musique - alors - oh ! alors je m'éveillais toujours à la terreur du lac isolé.


Cette terreur n'était effroi, mais tremblant délice, un sentiment que, non ! mine de joyaux ne pourrait m'enseigner ou me porter à définir - ni l'Amour, quoique l'Amour fût le tien !


La mort était sous ce flot empoisonné, et dans son gouffre une tombe bien faite pour celui qui pouvait puiser là un soulas à son imagination isolée - dont l'âme solitaire pouvait faire un Eden de ce lac obscur.



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THE LAKE


To --

IN youth's spring it was my lot
To haunt of the wide world a spot
The which I could not love the less,
So lovely was the loneliness
Of a wild lake with black rock bound,
And the tall pines that tower'd around --

But when the night had thrown her pall
Upon that spot, as upon all,
And the ghastly wind went by
In a dirge-like melody,
Then -- ah then I would awake
To the terror of that lone lake.

Yet that terror was not fright,
But a tremulous delight --
A feeling not the jewell'd mine
Could teach or bribe me to define,
Nor love -- although the love were thine.

Death was in that poison'd wave,
And in its depth a fitting grave
For him who thence could solace bring
To his lone imagining --
Whose solitary soul could make
An Eden of that dim lake.