M
MAGNIFICAT
(magh-ni-fi-kat'), s. m.
Terme
de liturgie catholique. Cantique de la Vierge, qu'on chante à
vêpres et au salut, et qui commence par le
mot magnificat. Entonner le magnificat. Seul à magnificat je
me vois encensé, BOILEAU Lutr. I.
Fig. Entonner le magnificat à matines,
faire une chose hors de propos.
Fig. Corriger le magnificat, et aussi corriger
le magnificat à matines, faire des critiques sans fondement.
Fig. Gloser sur le magnificat, faire quelque
chose de très facile. Et, pour savoir gloser sur le magnificat,
Trancher en leurs discours de l'esprit délicat, RÉGNIER,
Sat. X.
Au plur. Des magnificat.
MANDORE
(man-do-r'), s. f.
Nom
d'un instrument de musique qui est une espèce de luth. La mandore
n'avait ordinairement que quatre cordes. Les mandores qui étaient
à six cordes s'appelèrent mandores luthées, parce
qu'elles approchaient plus du luth. La mandore n'est plus en usage depuis
longtemps.
MOIRE
(moi-r'), s. f.
1° Originairement, étoffe faite avec le poil d'une espèce
de chèvre de l'Asie Mineure. Il y avait deux sortes d'étoffes
nommées cilices, l'une très fine et très belle,
tissue de poil d'antilope ou de chèvre sauvage appelée
mo dans l'Asie Mineure, d'où nous vient la véritable moire,
à laquelle nous avons substitué une étoffe de soie
calandrée, VOLT. Philos. Bible expliq. Gen.
2° Aujourd'hui, apprêt que reçoivent, à la calandre
ou au cylindre, par l'écrasement de leur grain, certaines étoffes
de soie, de laine, de coton ou de lin, et qui leur communique un éclat
changeant, une apparence ondée et chatoyante. La pratique, en
parfait accord avec la théorie, apprend que la moire apparaît
d'une manière plus avantageuse sur les étoffes monochromes
que sur les étoffes glacées, parce qu'en effet, la beauté
de la moire résidant dans la variété des dessins
changeant avec la position du spectateur, les changements de couleur
de l'étoffe glacée viennent, pour ainsi dire, contrarier
la simplicité et la pureté des dessins de la moire, CHEVREUL,
Journ. des Sav. 1866, p. 648.
Étoffe qui a reçu ce genre d'apprêt.
D'une longue soutane il endosse la moire, BOILEAU Lutr. IV.
Moire antique, moire dont le dessin est grand.
MOYEU
(mo-ieu ; plusieurs disent moi-ieu), s. m.
1° Partie centrale de la roue où s'emboîtent les rais,
et par où passe l'essieu. Mais de ce que les moyeux des roues
de votre carrosse auront pris feu, s'ensuit-il que votre carrosse n'ait
pas été fait expressément pour vous porter d'un
lieu à un autre ? VOLT. Dict. phil. Causes finales.
MYRRHE
(mi-r'), s. f.
Gomme résine du balsamodendron myrrha, Nees, plante térébinthacée,
voisine des amyris kataf et kafal de Forskal ; elle est apportée
de l'Arabie heureuse et de l'Abyssinie. Ils [les mages] lui offrirent
[à l'enfant Jésus] pour présents de l'or, de l'encens
et de la myrrhe, SACI, Bible, Évang. St Math, II, 11. On [les
mages] lui donne [à l'enfant Jésus] de l'or comme à
un roi ; l'encens honore sa divinité ; et la myrrhe,
son humanité et sa sépulture, parce que c'était
le parfum dont on embaumait les morts, BOSSUET Élévat.
sur myst. XVII, 9.
Fig. Jusqu'à ce que les ombres se dissipent,
et que le jour de la bienheureuse éternité paraisse, j'irai
dans la solitude, sur la montagne de la myrrhe et sur la colline de
l'encens, pour contempler les vérités éternelles,
BOSSUET Réfl. sur l'état des péch. Elle fit de
tous ces maux, comme l'épouse des Cantiques, un faisceau de myrrhe
qu'elle reçut des mains de son bien-aimé et qu'elle mit
dans son sein comme une marque précieuse de son amour, FLÉCH.
Dauphine.
MYRTE
(mir-t'), s. m.
1° Arbrisseau toujours vert, dont les feuilles sont menues, et qui
porte de petites fleurs blanches d'une odeur agréable. Virgile
ne place pas Phèdre aux enfers, mais dans ces bocages de myrtes
où vont errant ces amantes qui même dans la mort n'ont
pas perdu leurs soucis, CHATEAUBR. Génie, II, III, 3.
2° Fig. et poétiquement, l'amour, à cause que le myrte,
chez les anciens, était consacré à Vénus.
Votre époux à son myrte ajoute ce laurier, CORN. Médée,
IV, 2. Va du myrte amoureux ceindre sa tête altière, VOLT.
Henr. IX.
Myrte des marais, ou myrte bâtard, ou
myrte du Brabant, voy. GALÉ.
Myrte épineux, ou myrte sauvage, le fragon
piquant.
Myrte juif, variété de myrte commun.
Myrte piment, espèce du genre myrte qui
produit le piment de la Jamaïque.
Myrte d'Australie, eugenia ou jambosa australis,
arbre qui porte des fruits semblables à notre cerise.