Stéphane Mallarmé | un coup de dés... | ||||
TRADUCTIONS
Les Cloches |
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LES
CLOCHES
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Edgar Poe |
Entendez
les traîneaux à cloches - cloches d'argent ! Quel monde d'amusement
annonce leur mélodie ! Comme elle tinte, tinte, tinte, dans le
glacial air de nuit ! tandis que les astres qui étincellent sur
tout le ciel semblent cligner, avec cristalline délice, de l'oeil
: allant, elle, d'accord (d'accord, d'accord) en une sorte de rythme runique,
avec la " tintinnabulisation " qui
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SCOLIE CHANSON De
ces poèmes, le seul effectivement intraduisible ! non pas (comme
d'autres) en raison de l'atmosphère spéciale de passion
ou de rêverie qu'il émane : je crois que cette impalpable
richesse ne se perd pas tout entière au passage d'une langue à
l'autre, bref qu'il est un démon pour les traducteurs. La difficulté,
quant à une oeuvre si nette et si sonnante d'effets purement imitatifs
mais toujours dotés de poésie première, gît
en l'emploi de certains procédés de répétition
qui, contenus par le rythme originel, se défont et comme s'égrènent
dans une version en prose. Force m'a été de transcrire ces
séries de répétitions seulement parmi des parenthèses
; et comme des indications que le Ce morceau des Cloches n'obtint son ampleur, qu'après avoir subi deux refontes dans le laboratoire du poète : j ai sous la main et crois pouvoir donner l'esquisse ou premier jet. Les cloches ! entendez les cloches ! les cloches joyeuses de noces ! les petites cloches d'argent ! Comme féerique une mélodie s'enfle là hors de prisons tintant l'argent, des cloches, cloches, cloches ! des cloches. Les cloches ! ah ! les cloches ! les lourdes cloches de fer ! Entendez le heurt des cloches ! Entendez le glas ! Quelle horrible monodie flotte hors de leur gosier - de leur gosier à la voix profonde ! Comme je tressaille aux notes qui partent du gosier mélancolique des cloches, cloches, cloches ! des cloches !
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THE BELLS
II III IV
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