Stéphane Mallarmé | un coup de dés... | ||||
TRADUCTIONS
La Dormeuse |
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LA
DORMEUSE
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Edgar Poe |
A minuit, au mois de Juin, je suis sous la lune mystique : une vapeur opiacée, obscure, humide, s'exhale hors de son contour d'or et, doucement se distillant, goutte à goutte, sur le tranquille sommet de la montagne, glisse, avec assoupissement et musique, parmi l'universelle vallée. Le romarin salue la tombe, le lys flotte sur la vague ; enveloppant de brume son sein, la ruine se tasse dans le repos : comparable au Léthé, voyez ! le lac semble goûter un sommeil conscient et, pour le monde, ne s'éveillerait. Toute Beauté dort : et repose, sa croisée ouverte au ciel, Irène, avec ses Destinées !
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SCOLIE Ces vers mystérieux font partie de l'oeuvre de jeunesse. La mortelle splendeur de la figure évoquée, avec le développement du crescendo final (si on veut en prolonger à haute voix la lecture), tout concourt à faire de la Dormeuse un des morceaux les plus extraordinaires, au charme le plus sûr qui soient dans le livre.
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THE SLEEPER
Oh,
lady bright! can it be right -- Oh,
lady dear, hast thou no fear? The
lady sleeps! Oh, may her sleep, My
love, she sleeps! Oh, may her sleep,
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