Stéphane Mallarmé | un coup de dés... | ||||
TRADUCTIONS
Le Corbeau |
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Le
Corbeau
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Le Corbeau, lithographie de Manet |
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SCOLIE Dans un petit livre, un reliquaire, dédié par Ingram au culte du seul RAVEN (versions, tout y tient), apparaît un poème Isadore, inspirateur quelque peu du Corbeau : de la trouvaille aux conclusions, c'est charmant et probable autant que neuf. Presque
tout le monde a lu d'autre part ce singulier morceau de prose où
Poe se complaît à analyser son Corbeau,démontant,
strophe à strophe, le poème, pour en expliquer l'effroi
mystérieux et par quel subtil mécanisme l'imagination il
séduit nos âmes. La mémoire d'un examen quasi-sacrilège
de chaque effet, maintenant poursuit le lecteur, même emporté
par le cours du poème. Que penser de l'article, traduit par Baudelaire
sous le titre de Genèse d'un Poème et par Poe intitulé
Philosophie de la Composition ? sauf que c'est un pur jeu intellectuel
(s'il faut s'attacher aux termes d'unelettre récemment mise en
lumière). J'extrais. " En discutant du Corbeau (écrit
Mme Suzan Achard Wirds à M. William Gill) M. Poe m'assura que la
relation par lui publiée de la méthode de composition de
cette oeuvre n'avait rien d'authentique ; et qu'il n'avait pas compté
qu'on lui accordât ce caractère. L'idée lui vint,
suggérée par les commentaires et les investigations des
critiques, que le poème aurait pu être ainsi composé. Révélation
très piquante, quand on se souvient de ce qui, un instant, se dépensa
de notre vitalité littéraire à défendre comme
à attaquer la théorie poétique très neuve
qui venait tout à coup d'une lointaine Amérique. Peut-être
à tort, selon moi : car l'art subtil de structure ici révélé
s'employa de tout temps à la disposition des parties, dans celles
d'entre les formes littéraires qui ne mettent pas la beauté
de la parole au premier plan, le théâtre notamment; Ses facultés
d'architecte et de musicien les mêmes en l'homme de génie,
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THE RAVEN
Ah,
distinctly I remember it was in the bleak December; Presently
my soul grew stronger; hesitating then no longer, Deep
into that darkness peering, long I stood there wondering, fearing, Back
into the chamber turning, all my soul within me burning, Open
here I flung the shutter, when, with many a flirt and flutter, Then
this ebony bird beguiling my sad fancy into smiling, Much
I marvelled this ungainly fowl to hear discourse so plainly, But
the Raven, sitting lonely on the placid bust, spoke only Startled
at the stillness broken by reply so aptly spoken, But
the Raven still beguiling my sad fancy into smiling, This
I sat engaged in guessing, but no syllable expressing Then,
methought, the air grew denser, perfumed from an unseen censer "Prophet!"
said I, "thing of evil! -- prophet still, if bird or devil! -- "Prophet!"
said I, "thing of evil! -- prophet still, if bird or devil! "Be
that word our sign of parting, bird or fiend!" I shrieked, upstarting
-- And
the Raven, never flitting, still is sitting, still is sitting |